SITE COMMÉMORATIF
Fuhlsbüttel
Le Mémorial du camp de concentration et centre de détention Fuhlsbüttel 1933–1945
est un mémorial de la Fondation des mémoriaux et lieux didactiques à Hambourg en mémoire des victimes des crimes nazis. L’exposition axée sur la résistance retrace l’histoire du camp de concentration et le sort des détenus. Elle se trouve dans le bâtiment d’entrée d’origine, une porterie, du complexe pénitentiaire aujourd’hui encore en fonction.
Évènements (en allemand)
- dimanche 15 septembre 2024
- 11:00–13:00
- Führung und Gespräch
Gedenkstätte Fuhlsbüttel, Suhrenkamp 98, 22335 Hamburg
Führung und Gespräch in der Gedenkstätte Fuhlsbüttel
mit Ehrenamtlichen der Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes (VVN-BdA) und des Arbeitskreises ehemals verfolgter und inhaftierter Sozialdemokraten (AvS) jeden Sonntag um 11.00 und 12.00 Uhr.… Plus d’informations
- mercredi 18 septembre 2024
- 18:00–19:00
- Hörführung
Online Veranstaltung
„KoLaFu“: Konzentrationslager und Polizeigefängnis Fuhlsbüttel
Im ehemaligen Torhaus der Strafanstalten befindet sich die Gedenkstätte. In den Jahren 1933 bis 1945 quälten und folterten in Fuhlsbüttel SA-, SS- und Gestapo-Angehörige ihre Gefangenen. Wer waren… Plus d’informations
Quelques semaines seulement après la prise du pouvoir par le parti national-socialiste,
la police d’État de Hambourg avait interné des opposants au régime communistes et sociaux-démocrates dans le complexe pénitentiaire de Fuhlsbüttel. Le 4 septembre 1933, le camp de concentration de Fuhlsbüttel est installé dans ces bâtiments, sous la direction des membres de la SS et de la SA. Ce camp de concentration, surnommé alors dans la langue courante « Kola-Fu » (abréviation de Konzentrationslager Fuhlsbüttel), incarne en très peu de temps la terreur, la souffrance et la mort.
À partir de 1936, le camp de concentration de Fuhlsbüttel a continué à fonctionner comme prison de police. D’octobre 1944 à février 1945, la SS utilise une partie du bâtiment comme camp extérieur du camp de concentration de Neuengamme. La grande majorité des résistants de Hambourg arrêtés sont internés à « Kola-Fu », de même que des Témoins de Jéhovah et des Juifs, des critiques du régime, des jeunes gens adeptes du swing et des personnes persécutées par les nationaux-socialistes comme « asociaux » et « criminels professionnels ». Pendant la guerre, de nombreux résistants et travailleurs forcés étrangers sont également incarcérés à « Kola-Fu ». Plus de 250 hommes et femmes y meurent jusqu’à la libération en mai 1945 des suites des mauvais traitements, sont assassinés ou poussés à la mort.
Dans les années 1933 à 1945
des hommes et femmes de différentes origines et différentes religions étaient incarcérés dans le camp de concentration et pénitentiaire de Fuhlsbüttel. Parmi eux, il y avait des résistants allemands et d’autres pays, des artistes ou des personnes qui à cause de leur mode de vie ne correspondaient pas à la vision du monde des nazis. Certains ont été transférés de Fuhlsbüttel dans d’autres prisons ou camps de concentration, d’autres détenus ont été assassinés à Fuhlsbüttel. Les douze biographies sont des exemples pour le destin des détenus de Fuhlsbüttel. En cliquant sur les images, vous accédez aux courtes biographies.
Pierrette Cuelenaere
(*14.12.1922) avait étudié à Gand et participé comme membre de la « Jeunesse populaire révolutionnaire » à des activités d’opposition et à la propagande contre l’occupation allemande. Elle faisait partie des détenus étrangers « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard) de la prison de Fuhlsbüttel. Le 11 janvier 1942, elle fut arrêtée en Belgique et déportée en Allemagne. En février 1943, un tribunal d’exception à Bochum la condamna à une longue peine d’emprisonnement – deux co-accusés furent condamnés à mort pendant ce procès et exécutés. De mai à juillet 1943, Pierrette Cuelenaere purgea sa peine à la prison de Fuhlsbüttel. Ensuite, on la transféra dans d’autres prisons. Elle fut libérée par les alliés en 1945.
Dr. Hermann da Fonseca-Wollheim
Le médecin Dr Hermann da Fonseca-Wollheim (*22.08.1893) vivait et travaillait dans le quartier de Bahrenfeld à Hambourg. Sa famille était confrontée à des discriminations car il était considéré comme « Vierteljude » (un quart juif). Pendant la guerre, il se chargea des soins médicaux pour les travailleurs forcés dans la zone industrielle de Bahrenfeld. Une responsable d’un camp de travailleurs forcés le dénonça pour « assistance », ce qui entraina son arrestation par la Gestapo le 27 août 1943. Il fut accusé de fréquenter des ukrainiennes, d’apprendre le russe et d’avoir accepté une lettre de remerciement. Le Dr Hermann da Fonseca-Wollheim fut transféré sans aucun procès de la prison de police de Fuhlsbüttel au camp de concentration de Buchenwald. Il y mourut le 13 mai 1944.
Reinhold Meyer
(*18.7.1920) était le chef junior de la librairie « Agentur des Rauhen Hauses ». La librairie était devenue au fur à mesure un lieu de rencontre d’opposants artistes, étudiants et intellectuels. En tant que membre de la section hambourgeoise du mouvement d’étudiants de Munich de la « Weiße Rose » (rose blanche), il participait à des distributions de tracts et d’autres activités politiques. Le 19 décembre 1943, Reinhold Meyer fut arrêté par la Gestapo et conduit à la prison de police de Fuhlsbüttel. Il y mourut le 12 décembre 1944, soit disant de la diphtérie.
Hanne Mertens
L’actrice Hanne Mertens (*13.3.1909) faisait partie de la troupe du théâtre Thalia à Hambourg. Elle avait déjà eu plusieurs fois des problèmes avec la Gestapo car elle ne cachait pas son hostilité à l’égard du régime nazi. Lors d’une fête chez une amie, elle se moqua d’Hitler et d’autres dirigeants nazis et chanta entre autres la chanson « Es geht alles vorüber » (Tout prendra fin) en ajoutant les paroles « … Zuerst Hitler, dann die Partei » (…d’abord Hitler, puis le parti). Le même jour, un membre de la Gestapo présent rédigea un rapport. Le 6 février 1945, l’actrice fut arrêtée et incarcérée à la prison de police de Fuhlsbüttel. En avril 1945, Hanne Mertens fut conduite avec 70 autres détenus de Fuhlsbüttel au camp de concentration de Neuengamme et assassinée dans le cachot.
Kurt Preilipper
(*6.8.1905) était communiste, syndicaliste et adhérent du sport ouvrier. Il était membre du groupe de résistance « Rote Kämpfer » (combattants rouges) à Hambourg. Le groupe de conseils à tendance communisme, issu du Parti communiste allemand (KPD), produisait des tracts clandestins du groupe de résistance dans l’imprimerie de son grand-père. Le 5 janvier 1937, il fut arrêté par la Gestapo. Seulement cinq jours plus tard, le 10 janvier 1937, Kurt Preilipper mourut à la prison de police de Fuhlsbüttel.
Dr. Fritz Solmitz
(*22.10.1893) était le rédacteur du journal social-démocrate « Lübecker Volksbote ». En tant qu’antifasciste et juif, il fut arrêté par la Gestapo de Lübeck en mars 1933 et transféré à la prison de police de Fuhlsbüttel en mai 1933. Fritz Solmitz subit de mauvais traitements infligés par les gardes. Pendant sa détention, il tenait un journal secret sur du papier à cigarette très fin. Ses notes prennent fin peu avant qu’on le retrouve dans sa cellule après qu’il se soit soi-disant pendu. Il avait caché ces notes dans sa montre de poche – c’est pourquoi ce document unique sur les conditions inhumaines à Fuhlsbüttel a pu être préservé.
Liddy Bacroff
(*19.8.1908 sous le nom de Heinrich Eugen Habitz) était une femme transsexuelle de Ludwigshafen qui travaillait à Hambourg comme prostituée. En mars 1936, elle fut condamnée une première fois en raison de son identité transsexuelle et de sa profession sur la base d’une loi renforcée et élargie concernant la prostitution et le vol. Des stations de sa persécution à Hambourg sont entre autres la prison de police et le pénitencier de Fuhlsbüttel. En novembre 1942, s’ensuivit son transfert au camp de concentration de Mauthausen où Liddy Bacroff fut assassinée le 6 janvier 1943.
Hans Peter Viau
(*12.3.1925) faisait partie de la « Swing Jugend » (Jeunesse Swing) répandue à Hambourg. Ces jeunes étaient passionnés de danse et de musique swing. À l’automne 1942, il fut arrêté pour attitude « anglophile » et dédaigneuse envers les jeunesses hitlériennes. En 1994, il décrivit les interrogatoires : « Le procès-verbal était vraiment dérisoire et l’homme de la Gestapo en est venu aux mains. […] Le dossier était donc très maigre. Mais comme la Gestapo voulait prouver ses compétences, de nombreux mensonges ont été ajoutés. » (Interview du 8.11.1994. ANg). Après être passé par la prison de police de Fuhlsbüttel, il fut transféré au camp de concentration de Neuengamme. On expliqua à ses parents que leur fils se trouvait dans un camp de rééducation. Il fut libéré après dix jours.
Katharina Corleis
(*15.12.1877) et son mari Friedrich étaient membres du SPD (parti social-démocrate) et de la coopérative de consommation « Produktion ». Après l’interdiction du SPD en 1933, Katharina Corleis participait à la production de tracts et apportait un soutien financier à des opposants incarcérés et leurs familles. Elle fut la première femme à décéder dans le camp de concentration de Fuhlsbüttel. Le 27 juin 1935, Friedrich Corleis fut informé que sa femme se serait pendue dans sa cellule.
Le Site commémoratif camp de concentration et centre de détention Fuhlsbüttel 1933-1945
a été aménagé en 1987 dans le bâtiment d’entrée d’origine, une porterie, du complexe pénitentiaire aujourd’hui encore en fonction. Une plaque commémorative apposée dans l’entrée porte les noms des détenus assassinés à Kola-Fu et au détachement extérieur. L’exposition axée sur la résistance retrace l’histoire du camp de concentration et le sort des détenus. Des biographies y occupent une place centrale. Elle présente en outre des objets d’origine ainsi qu’une cellule individuelle reconstituée.
Adresse :
Suhrenkamp 98
22335 Hamburg
stiftung@gedenkstaetten.hamburg.de
Heures d’ouverture :
Dimanches de 10 h à 17 h et sur rendez-vous pour une visite guidée.
Entrée libre.
Réservation d’un accompagnement de groupe :
Museumsdienst Hamburg
tél. : +49 40 4281310